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                                    Dans la plupart des villes de Belgique et de Wallonie, faire ses besoins sur la voie publique constitue une incivilité passible d’une amende administrative. Cette pratique, qui concerne prioritairement la gent masculine, est surtout observée dans certains lieux ou quartiers qui rassemblent des établissements festifs ou qui offrent des recoins propices aux mictions sauvages.À noter qu’en l’absence de toilettes publiques dignes de ce nom, une problématique afférente aux déjections humaines peut également survenir tant pour les gens de passage que pour les personnes sans domicile fixe qui sont acculées à faire leurs besoins naturels in situ.Autre contexte : même constat. Dans les communes où le transport routier est important, des espaces et aires de stationnement plus ou moins autorisés peuvent également devenir le théâtre de telles pratiques.Généralement, la solution la plus fréquemment adoptée par les communes, consiste à augmenter le nombre de toilettes publiques et à rendre leur accès gratuit, le cas échéant. Ces sanisettes peuvent également fonctionner de manière automatique en prévoyant un nettoyage complet après chaque passage : non seulement la cuvette est brossée, nettoyée et désinfectée mais le sol est aussi lavé. Évidemment, cette solution technologique a un coût élevé (de l’ordre de 125.000 euros par installation) mais elle est particulièrement efficace.Le sujet des mictions sauvages est relativement peu abordé dans les communes. Voici un petit tour d’horizon d’autres dispositifs expérimentés, voire pérennisés, dans différentes villes d’Europe :• À Berlin, un partenariat ‘Ville-Café’ a été mis en place : les établissements partenaires apposent un autocollant ‘toilettes gratuites’ sur leur devanture et, en contrepartie la Ville verse une contribution de fonctionnement aux cafetiers ;• À Hambourg, la ville lutte contre les incivilités en appliquant un produit hydrofuge sur les murs qui renvoie l’urine sur les chaussures des indélicats. D’autres villes françaises comme Bordeaux ont expérimenté ce dispositif mais ont dû y renoncer en raison de son coût : près de 58 euros par m² ;• Dans le registre de l’arroseur/arrosé, la Mairie de Toulouse a installé des dispositifs anti-urine à certains endroits stratégiques du centre-ville. Des plaques de tôle sont placées de façon ponctuelle à certains endroits problématiques avec un effet repoussoir, mais avec le risque de déplacer le problème ailleurs ;• À Nantes et à Paris, un dispositif d’uritrottoirs a été mis en place. Il est constitué d’un bac-réservoir contenant de la paille, surmonté d’un bac à fleurs. Autrement dit, l’urine est revalorisée en alimentant directement des jardinières intégrées dans ces urinoirs.MICTIONS SAUVAGESFICHE-ACTIONCONCEPT ET OBJECTIFSMODALITÉS PRATIQUES28
                                
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